Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Cap21 LRC Toulouse

echos du reseau lercitoyen

Corinne Lepage : "Les pics de pollution ne sont que la partie visible de l'iceberg"

10 Décembre 2016, 09:49am

Publié par Corinne Lepage

Corinne Lepage : "Les pics de pollution ne sont que la partie visible de l'iceberg"

L'ancienne ministre de l'Environnement et présidente du rassemblement citoyen Cap21 est l'invitée du Soir 3 alors qu'un sévère pic de pollution touche la France depuis plusieurs jours.

 


Corinne Lepage : "Les pics de pollution ne sont que la partie visible de l'iceberg"

 

Elle est à l'origine de la première loi sur la qualité de l'air, votée en 1996. Après plusieurs jours de pic de pollution sur l'hexagone, Corinne Lepage estime que ces épisodes d'alerte ponctuels ne doivent pas faire oublier que la problématique de la pollution aux particules fines sur les grandes villes est une préoccupation constante. Selon elle, les mesures de circulation alternée ne servent qu'à réduire de façon superficielle le niveau de pollution.

48 000 morts par an

La pollution atmosphérique est la troisième cause de mortalité en France, tuant près de 48 000 personnes par an et réduisant en moyenne de quinze mois l'espérance de vie des habitants des villes de plus de 100 000 habitants. Pour Corinne Lepage, il faut en priorité bannir le diesel, reprochant à l'industrie automobile de n'avoir pas fait les efforts pour s'adapter à la situation.

Source : France TV Info

http://www.francetvinfo.fr/meteo/particules-fines/circulation-alternee/corinne-lepage-les-pics-de-pollution-ne-sont-que-la-partie-visible-de-l-iceberg_1962645.html

 

Lire la suite

Pourquoi l'écologie est-elle la grande absente des programmes présidentiels ?

9 Décembre 2016, 09:55am

Publié par France Culture

La tour Eiffel dans le "smog", à Paris, le 5 décembre 2016

La tour Eiffel dans le "smog", à Paris, le 5 décembre 2016

 

Depuis Noel Mamère en 2002, aucun des candidats écologistes n’a pu franchir le seuil des 5% lors d’une élection présidentielle, et 2017 ne devrait pas faire exception puisque les sondages créditent actuellement le candidat ‘’vert’’ de moins de 2% des voix.

Enjeu majeur de notre temps, l’écologie ne parvient pas à trouver de traduction politique aux préoccupations qu’elle avait su faire naître, un temps, chez les électeurs. Reléguée derrière la crise économique et les problématiques identitaires dans le rang des priorités des Français, l’écologie n’est plus un thème porteur pour les politiques qui ne la défendent plus que peu ou du bout des lèvres.

Intervenants

  • Chantal Jouanno : Sénatrice UDI de Paris. Ministre des sports (2010-2011)
  • Corinne Lepage : Ex-députée européenne, présidente du Rassemblement citoyen Cap21, ancienne ministre de l'Environnement

Lire la suite

Quel gouvernement va enfin faire de la santé publique une priorité?

6 Décembre 2016, 09:59am

Publié par Corinne Lepage

Corinne Lepage

Corinne Lepage

S'il fallait un slogan aux mesures et non mesures qui sont actuellement prises par un gouvernement qui visiblement n'a comme seule préoccupation que la future élection présidentielle, celui de: "la santé publique .... connais pas" pourrait être le bon.

 

S'il fallait un slogan aux mesures et non mesures qui sont actuellement prises par un gouvernement qui visiblement n'a comme seule préoccupation que la future élection présidentielle, celui de: "la santé publique .... connais pas" pourrait être le bon.

 

Commençons par le plus invraisemblable: le refus de Ségolène Royal d'appliquer la loi sur l'air. Certes, pour l'avoir fait voter, j'ai encore à l'esprit les jeux de mots faciles de la députée de l'époque Ségolène Royal: "elle est pleine d'air, votre loi sur l'air". Voilà cinq jours que Paris vit sous une pollution incompatible avec des objectifs de santé publique corrects. Il n'y a pas que Paris puisque Lyon est dans la même situation. La maire de Paris Anne Hidalgo a demandé depuis trois jours des mesures concrètes. Elles lui sont refusées par le préfet qui exécute bien entendu les instructions de la ministre. Sans doute, tresser des colonnes de fleurs à Castro est plus médiatique que de s'occuper de la pollution parisienne et a fortiori, chercher à obtenir une nomination au programme des Nations Unies pour le développement est plus valorisant que d'exercer des fonctions ministérielles permettant tout simplement aux Français de respirer. Il n'en demeure pas moins que ce faisant, la ministre viole ouvertement les dispositions sur les mesures d'urgence de la loi sur l'air qui sont désormais codifiées, sans changement, sous l'article L 223-1 du code de l'environnement.

 

Le texte dispose: "aucun épisode de pollution lorsque les normes de qualité de l'air mentionné à l'article L 221 ne sont pas respectées ou risquent de ne pas l'être, le préfet... prend des mesures propres à limiter l'ampleur et les effets de la pointe de pollution sur la population". De ce texte qui ne nécessite aucun décret d'application, il faut retenir deux éléments simples: il faut agir dès lors qu'il y a une simple menace de pollution et les mesures à prendre sont une obligation et non pas une option. Autrement dit, en ne faisant rien ou quasiment rien (car réduire la vitesse de 10 ou 20 km sur le périphérique ne change pas grand-chose) l'État c'est-à-dire le préfet et la ministre commettent une faute. Peut-on considérer qu'il s'agit d'une mise en danger délibérée de la vie d'autrui?

 

Un arrêt du 25 juin 1996 de la Cour de cassation a jugé que non en se basant sur un décret du 13 mai 1974 qui laissait au préfet toute liberté d'appréciation dans la mise en œuvre de procédures d'alerte et n'imposait aucune obligation particulière de sécurité. La problématique n'est plus la même aujourd'hui avec les dispositions de la loi LAURE ou loi Lepage qui crée des obligations en face du droit à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé reconnu à l'article L 220–1. En toute hypothèse, ce refus, réitéré à plusieurs reprises, de la ministre de l'environnement de réduire la circulation dans Paris les jours de forte pollution, malgré la demande de la maire, est incompréhensible et injustifiable. Il aura donc fallu attendre cinq jours de pollution d'affilée pour qu'une mesure soit prise alors qu'elle aurait dû l'être avant même que ne commence l'épisode de pollution puisqu'il était attendu.

 

Tout aussi injustifiables sont les mesures prises par le ministre de l'agriculture Stéphane le Foll pour permettre l'usage de produits toxiques. Selon le journal le lanceur (5 décembre 2016) 82 dérogations d'utilisation de pesticides auraient été délivrées entre le 12 août 2015 et le 17 janvier 2017. Il s'agit de produits interdits retirés du marché mais autorisés pour une période de quatre mois c'est-à-dire précisément pendant la période de culture. C'est notamment vrai pour un pesticide mis en cause à propos de l'autisme, le chlorpyfiros.

De la même manière, comment comprendre que l'épandage de pesticides puisse être envisagé dans une bande comprise entre 5 et 30 mètres des habitations au motif avancé par une partie de la profession agricole qu'elle perdrait cette bande de cultures? Comment comprendre également que les mêmes se battent pour que les salariés agricoles puissent pénétrer plus rapidement sur des parcelles qui viennent d'être traitées par des produits cancérigènes mutagènes et repro-toxiques?

Dans un pays où certains prétendent que le principe de précaution bride de manière massive l'économie, on constate qu'en réalité le principe de prévention le plus élémentaire n'est même pas appliqué.

Par le fait ceci explique sans doute que les dépenses de maladie sont très modestes, que le coût de la sécurité sociale est très réduit, que la croissance vertigineuse des maladies liées aux pesticides et aux perturbateurs endocriniens est sans incidence et que les dizaines de milliers de morts liés à la pollution atmosphérique ne comptent pour rien!

Quand aurons-nous des politiques qui feront de la santé publique un impératif premier?

 

Source : Huffington Post

http://www.huffingtonpost.fr/corinne-lepage/quel-gouvernement-va-enfin-faire-de-la-sante-publique-une-priori/

 

 

 

 

Lire la suite

«DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HUMANITÉ», DE CORINNE LEPAGE (LE CHÊNE) - DANS QUELLE ÉTA-GÈRE

5 Décembre 2016, 09:25am

Publié par Corinne Lepage

Lire la suite

L’absurde haine de la droite réactionnaire envers le principe de précaution

25 Novembre 2016, 17:01pm

Publié par Corinne Lepage

L’absurde haine de la droite réactionnaire envers le principe de précaution

Le principe de précaution représente, pour la droite réactionnaire, le symbole de l’obstacle au néolibéralisme et à la liberté technologique, explique l’auteure de cette tribune. C’est méconnaître la réalité : ce principe tend à devenir une norme internationale et il est facteur d’innovation, d’économie budgétaire et de progrès sociétal.

Ancienne ministre de l’Environnement, Corinne Lepage est avocate et présidente de Cap 21 - Le Rassemblement citoyen.

JPEG - 11.7 ko
 
 
Corinne Lepage.

Pour une partie de la droite, la suppression du principe de précaution est devenue une forme de totem, un marqueur destiné à montrer son hostilité, voire sa haine, à l’égard de tout ce qui pourrait constituer un obstacle au néolibéralisme et à la liberté technologique, considérée comme l’expression du progrès par excellence, haine aussi à tout ce qui peut, de près ou de loin, s’apparenter à l’écologie. Cette droite est réactionnaire, car la conservation consiste à maintenir ce qui est et non pas à revenir en arrière.

Comment expliquer une telle hostilité dans un pays dans lequel l’industrie, si elle invoque le principe de précaution pour justifier ses faiblesses, n’est en réalité nullement affectée par ce principe, qui reste très virtuel. En effet, la « vieille » économie invoque constamment le principe de précaution comme un frein à l’innovation, alors que son absence d’innovation n’a strictement rien à voir avec le principe de précaution. La meilleure preuve en est, du reste, que les start-ups et les entreprises de la nouvelle économie ne se déclarent quasiment jamais gênées par l’inscription du principe de précaution dans la Constitution.

La vérité est que ce principe est un principe d’innovation, d’économie budgétaire et de progrès sociétal.

Le principe de précaution n’est pas le principe de prévention 

Pour mémoire, rappelons simplement que le principe de précaution est né en Allemagne dans les années 1970, qu’il y est strictement appliqué et que l’industrie allemande n’est pas moins innovante que l’industrie française, qui serait bloquée par la constitutionnalisation du principe ! C’est notamment dans les ouvrages de Hans Jonas, parus dans les années 1970, que le principe de « responsabilité » a été développé avec, en corollaire, le principe de précaution (Vorsorge Prinzip). Ce dernier était destiné à anticiper des conséquences irréparables et irréversibles dues à des technologies nouvelles aux effets incertains. Ce principe est un principe de base du droit communautaire, puisqu’il figure dans les traités et est appliqué de manière très régulière par la Cour de justice de l’Union européenne et a fait l’objet de deux gros rapports de l’Agence européenne de l’environnement [1].

Le principe de précaution a, en réalité, un domaine d’application très restreint. Il se distingue de la prévention, qui concerne des risques parfaitement identifiés et pour lesquels un calcul de probabilité peut être envisagé. Il ne vise en effet que les risques hypothétiques résultant des nouvelles technologies. Il n’a donc strictement rien à voir avec les multiples invocations, médiatiques et politiques, faites à l’occasion d’incendies, d’accidents industriels, de phénomènes météorologiques divers et variés. Il n’a pas davantage à voir, comme le prétendent certains, dont Luc Ferry, avec un certain nombre des peurs, lesquelles renvoient à des risques bien réels dont il convient de se prémunir. Le tabac, la vitesse, le sexe (non protégé) et l’alcool tuent des milliers, voire des centaines de milliers de Français tous les ans. Le changement climatique coûte des milliards d’euros par an à l’économie mondiale, a créé 22 millions de réfugiés climatiques et met en péril, selon le Giec — qui n’est pas un organisme français et écolo —, l’avenir de l’humanité elle-même. Se prémunir de ces réalités n’a rien à voir avec le principe de précaution ; il s’agit de l’application du principe de prévention, que nos parents et grands-parents appelaient simplement la prudence.

L’innovation et la science doivent être liées au principe de précaution 

Cette allergie d’une droite réactionnaire est d’autant plus paradoxale que la France est probablement un des pays au monde où l’on évoque le plus le principe de précaution pour le moins l’appliquer. Sang contaminé, amiante, pesticides, hormones de croissance, Mediator… nous avons probablement un des records européens des manquements aux principes de précaution et de prévention, y compris lorsque le risque est parfaitement identifié.

Mais, surtout, le principe de précaution est un formidable principe d’innovation. Le second volume du rapport de l’Agence européenne de l’environnement précité — et que la France n’a toujours pas traduit —, sorti en 2013 et intitulé Signaux précoces, et leçons tardives. Science, précaution, innovation [2], décrit dans un ouvrage de 800 pages sans compter les annexes, le coût des erreurs qui ont été commises faute de précaution et la manière dont l’innovation et la science doivent être liées au principe de précaution. En effet, non seulement l’application du principe de précaution exige une recherche très renforcée, mais il est évidemment source d’innovation dans la mesure où les coûts susceptibles d’être engendrés par l’inaction et par le refus de chercher des conséquences négatives à de nouvelles technologies sont colossaux pour les entreprises comme pour les sociétés humaines. La meilleure réponse consiste donc dans des produits et des technologies de substitution qui remplissent la même fonction — souvent améliorée — et n’ont pas les conséquences désastreuses pour la santé humaine ou l’environnement d’erreurs technologiques.

Une source de rentabilité considérable 

Et, si une partie de l’économie française ne l’a pas compris, il n’en va pas de même dans le reste du monde, qui évite parfois certaines innovations. De plus, appliquer le principe de précaution peut être une source de rentabilité considérable. Il semble bien que les fermiers états-uniens qui remettent en cause aujourd’hui l’utilisation des OGM comme trop coûteuse et sans incidence sur une productivité qui resterait inférieure à la productivité européenne puissent être un exemple particulièrement illustratif de l’intérêt de ce principe.

Enfin, supprimer le principe de précaution de la Constitution ne présente juridiquement strictement aucun intérêt. En effet, comme rappelé ci-dessus, ce principe est un principe fondamental du droit communautaire, appliqué par le juge communautaire et il commence même à devenir un principe jurisprudentiel sur le plan international. Dans ces conditions, qu’il figure ou non dans la Constitution française ne change strictement rien au fait qu’il s’agisse d’un principe obligatoire du droit français, supérieur à la loi et qui s’impose donc au législateur.

En définitive, tomber dans la caricature de la suppression du principe de précaution revient à tomber dans le déni d’une réalité juridique, économique et politique qui fait de ce principe un élément essentiel de construction des sociétés contemporaines.

 


Vous avez aimé cet article ? Soutenez Reporterre

 


[1Ces rapports sont les deux volumes d’un même travail, intitulé « Signaux précoces et leçons tardives ». Le volume 1, paru en 2002, porte pour titre « Le principe de précaution, 1896-2000 », le second, paru en 2013 : « Ce que coûte d’ignorer les signes avant-coureurs ».

[2Le document dans son intégralité est disponible ici, en anglais.

Lire la suite