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Cap21 LRC Toulouse

Climat: après l'appel de Manille, Corinne Lepage "attend des actes"

27 Février 2015, 17:15pm

Publié par Corinne Lepage

Corinne Lepage, ce vendredi matin 27 février 2015 sur RMC et RMC Découverte.

Corinne Lepage, ce vendredi matin 27 février 2015 sur RMC et RMC Découverte.

L'ancienne ministre de l'Ecologie, Corinne Lepage, invitée d'RMC ce vendredi matin, s'est réjoui de l'"appel de Manille" du président François Hollande, tout en rappelant qu'en France, la loi de transition énergétique était actuellement "passée à l'essoreuse" au Parlement.

 

 

 

François Hollande a lancé jeudi son "appel de Manille", pour exhorter le monde entier à trouver un accord pour lutter contre le dérèglement climatique, lors de la Conférence mondiale sur le climat en décembre à Paris. Si elle s'est réjouie de cet appel, députée européenne et ancienne ministre de l'Écologie Corinne Lepage, invitée d'Adrien Borne ce vendredi matin, attend maintenant des actes concrets.

"Ce qui compte ce sont les actes", a-t-elle déclaré. Avant d'interroger: "Est-ce qu'à Paris (lors de la conférence climat) on va être capable de mobilier les 100 milliards de dollars prévus pour financer l'adaptation au changement climatique ? Est-ce qu'on va être capable d'avoir un accord de tous les pays sur une réduction programmée et obligatoire de réduction des gaz à effet de serre ?".

"Je suis préoccupé par ce que l'on fait en France"

Selon Corinne Lepage, "il faut changer beaucoup de choses: le modèle économique, le modèle énergétique, et lutter de manière vigoureuse contre la corruption à l'origine de beaucoup des difficultés que nous rencontrons dans le domaine du climat". "Ce que fait François Hollande sur le plan climatique est visiblement important et je pense qu'il en fait un véritable cheval de bataille, mais je suis un peu préoccupé par ce que l'on fait en France", a ajouté la députée européenne, faisant allusion à la loi de Transition énergétique, actuellement discutée au Sénat.

"La loi est passé à l'essoreuse, a ironisé Corinne Lepage, qui a rappelé que "200 ONG ont lancé un appel aux parlementaires et au gouvernement pour arrêter de réduire cette loi à une véritable peau de chagrin".

 

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Corinne Lepage : “il faut arrêter de parler et agir”

27 Février 2015, 11:26am

Publié par Corinne Lepage

C. Lepage a été Ministre de l’Environnement. Elle évoque pour Blasting News la visite de François Hollande à Manille.

C. Lepage a été Ministre de l’Environnement. Elle évoque pour Blasting News la visite de François Hollande à Manille.

Blasting News : En tant que personnalité politique engagée dans la lutte pour la sauvegarde de l'environnement, qu'attendez-vous de cette visite de travail du Président français aux Philippines ?

 

Corinne Lepage : C'est une visite politique et symbolique. Nous avons besoin, pour qu'un accord soit possible à Paris (qui accueille la Conférence Climat en décembre prochain) de réunir le plus d'engagements possibles en amont, et ce partout dans le monde. Les Philippines, c'est un pays peuplé, en plein développement, un pays du Sud qui compte, et cette visite de travail est donc selon moi une bonne chose.

 

BN : Quel regard portez-vous aujourd'hui sur la politique environnementale du gouvernement Valls ?

 

CL : L'arrivée de Ségolène Royal au Ministère de l'Écologie a permis de débloquer un certain nombre de dossiers. Il faut bien avouer qu'avant son arrivée, peu de choses avaient été faites et on pourrait même dire que beaucoup de choses avaient été défaites, je pense notamment aux questions sur les pesticides ou aux aspects énergétiques. Madame Royal a de réelles convictions, même si elle ne peut pas toujours accomplir tout ce qu'elle voudrait. J'en parle en connaissance de cause, ayant moi-même occupé ce poste (entre mai 1995 et juin 1997 dans les gouvernements Alain Juppé I et II). Il y a donc des choses positives, et d'autres qui le sont moins : la loi sur la transition énergétique est trop faible, trop peu d'options sont prises pour le futur, notamment en ce qui concerne le nucléaire, domaine où on observe une volonté de poursuivre sans la nommer, une entreprise leader du marché au bord de la faillite, et où on demande aux contribuables de mettre la main à la poche.

 

BN : Les bonnes volontés se heurtent aux réalités économiques, aux lobbies et aux intérêts personnels, comment y remédier ?

 

CL : Il ne faut pas avoir une vision purement idéaliste. Aujourd'hui, il ne peut y avoir une économie en bonne santé sans prise de conscience écologique, et ceux qui pensent le contraire se casseront la figure. Le redémarrage industriel et économique de notre société passe par le mariage entre l'économie écologique, environnementale, et l'économie connectée.

 

BN : La conférence du climat approche à grands pas. Fait-elle figure de dernière chance ? Peut-on espérer que de réelles décisions y soient prises ?

 

CL : Je ne veux plus employer ce terme de dernière chance. En 2009, à la Conférence sur le Climat de Copenhague, on parlait déjà de dernière chance, et pourtant depuis, rien n'a été fait. Aujourd'hui, c'est vrai, la crise climatique est plus prégnante, beaucoup plus visible, et plus on attend pour agir, plus il sera par exemple difficile de maintenir à deux degrés le réchauffement climatique d'ici à la fin du siècle, et plus il devient urgent de prendre des mesures.

 

BN : Quels sont selon vous, aujourd'hui, les principaux enjeux écologiques et environnementaux, en France et dans le monde ?

 

CL : Le premier, c'est bien évidemment le climat. Ensuite vient la santé, et les problèmes de santés liés aux questions climatiques et environnementales, c'est au moins aussi important. Il y a aussi les problèmes de biodiversité, les questions liées à la qualité de l'eau. Ce sont des combats qui me sont chers : j'ai créé Cap21 (Citoyenneté, action, participation pour le xxie siècle, fondé en 1996) qui a décidé d'être plus acteur que parleur, qui participe et encourage la mobilisation de la société civile, d'ailleurs de plus en plus présente. C'est sur le terrain que doivent se passer les choses désormais. Les discours n'ont aucun intérêt, il faut agir, et d'ailleurs la mobilisation des pays du Sud est formidable, alors que l'Europe risque à ce rythme de passer à côté. La position de la France par exemple sur les biocarburants n'est pas brillante. Il faut arrêter de parler, et faire. Il faut être cohérent, arrêter de dire quelque chose et de faire le contraire.

 

Source : Blasting News

http://fr.blastingnews.com/environnement/2015/02/corinne-lepage-il-faut-arreter-de-parler-et-agir-00285207.html

 

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Le nucléaire n'est pas un point de détail de la loi sur la transition énergétique

25 Février 2015, 08:16am

Publié par Corinne lepage

 

La disparition d'un objectif à 2025 pour la part du nucléaire dans le bouquet énergétique n'est pas anecdotique; cet amendement sénatorial vient en réalité sonner le glas d'un engagement présidentiel sur un sujet majeur de la politique énergétique de la France et même de la politique économique de la France.

La poursuite de l'exception française en ce qui concerne le tout nucléaire est suicidaire pour notre économie, notre industrie et notre budget. L'affirmer ne participe en aucune manière d'une posture idéologique mais bien d'une analyse rationnelle de la situation que les tenants de la religion du nucléaire ont abandonné depuis longtemps. Il pouvait paraître en effet rationnel dans les années 70 de se lancer dans un vaste programme nucléaire destiné à assurer l'indépendance énergétique d'un pays qui ne disposait alors que bien peu de ressources énergétiques. Cependant, dès cette époque, la rationalité manquait au moins pour partie, dans la mesure où l'impasse était faite sur les déchets, créant ainsi la dette la plus lourde et la plus inimaginable sur les générations futures.

Mais aujourd'hui s'obstiner dans la même politique relève de l'irresponsabilité, de l'incohérence et de l'irrationalité. Ainsi, comment peut-on dans le même temps soutenir que le nucléaire est une grande filière d'avenir, en plein développement dans le monde, et reconnaître que les 5 milliards de pertes annoncés par Areva s'expliquent par la chute brutale du nucléaire après Fukushima. Comment peut-on soutenir que le nucléaire est la forme la plus avancée d'indépendance nationale alors que ce sont les énergies renouvelables qui permettent précisément une totale indépendance-l'eau, le vent, la biomasse nous appartenant sans contestation possible- alors que le besoin d'uranium nous expose aux grandes difficultés que nous connaissons au Mali ou au Niger.

Comment peut-on prétendre être responsable et préparer sérieusement l'avenir en continuant à subventionner massivement la filière nucléaire alors que le coût du kilowattheure nucléaire ne cesse de monter, pendant que celui des kilowattheure renouvelables ne cesse de baisser. Comment justifier que la France achète aujourd'hui grâce à la ligne souterraine construite dans les Pyrénées une énergie renouvelable à l'Espagne beaucoup moins chère que l'énergie nucléaire qu'elle produit? Pense-t-on vraiment que les choix faits par des entreprises comme E.ON qui a décidé de stocker dans une filiale de défaisance toutes ses activités de production d'énergies fossiles et nucléaires pour ne plus investir que dans le renouvelable et l'efficacité énergétique, soient incohérents et irresponsables? Pense-t-on vraiment sérieusement que le nucléaire est une filière d'avenir, parce que quelques dizaines de réacteurs sont en construction essentiellement en Chine et en Inde, alors que le photovoltaïque et le solaire progressent de près de 40% en 2013 et en 2014?

Comment prétendre être rationnel, cohérent et responsable en ne voyant pas que l'industrie nucléaire va se fracasser sur le mur des investissements à engager pour maintenir le parc nucléaire existant et qu'elle est dans l'incapacité d'investir simultanément dans une prolongation du parc, la réalisation d'EPR et de réacteurs de la quatrième génération. Il va de soi que si Areva était une entreprise privée, elle aurait déposé le bilan depuis longtemps; mais le fait qu'elle soit une entreprise à capitaux publics ne fait en rien disparaître son déficit abyssal, connu depuis longtemps (voir la vérité sur le nucléaire paru en 2011) et qui, d'une manière ou d'une autre, sera assumé par les contribuables, au détriment d'investissements réellement indispensables dans le renouvelable et l'efficacité énergétique.

Mais la situation financière d'EDF si elle est moins catastrophique est loin d'être brillante: 40 milliards de dettes, plus de 100 milliards d'investissements à réaliser a minima pour maintenir un niveau acceptable de sûreté nucléaire, sans parler du gouffre des EPR que bien évidemment aucun Etat dans le monde- sauf la Grande-Bretagne puisque EDF est l'exploitant- n'envisage d'acheter. Cette falaise financière est en réalité infranchissable puisque ni EDF ni le budget n'ont les moyens de la franchir, d'autant plus que les règles budgétaires européennes excluent désormais une aide directe à EDF. Dès lors, sauf à augmenter très massivement le prix de l'électricité, on voit mal comment les investissements pourraient être financés. Il faudrait ajouter pour être complet la question de CIGEO (30 milliards d'euros) et bien entendu le problème majeur du démantèlement non provisionné.

Cela conduit à une question majeure, celle de la sûreté de nos installations. Le bras-de-fer que semble avoir engagé l'autorité de sûreté nucléaire avec l'exploitant démontre les vraies fragilités de notre parc et la réticence croissante de l'exploitant pour respecter les injonctions de l'ASN. Il est vrai qu'entre les fissures, la corrosion des gaines du combustible, les retards dans la mise en place des mesures indispensables en cas d'accident (installations hors de tout risque d'inondation, solution accessoires), la mise en protection des piscines, les difficultés se multiplient et les investissements indispensables au thème de sûreté sont légion. Ce qui signifie très clairement que sans parler même la prolongation de la durée de vie des centrales, le simple maintien d'une sûreté minimale est aujourd'hui en cause.

Dans ces conditions, l'aveuglement autour du maintien du tout nucléaire est une folie. Ce qui arrive à Areva risque d'arriver à EDF en raison de l'impossibilité de faire face à la montagne d'investissements,, dans un contexte concurrentiel ou l'électricité d'origine renouvelable va devenir de plus en plus abondante et de moins en moins chère... sauf qu'elle sera produite par nos voisins.

Et c'est précisément en cela que dans la loi sur la transition énergétique la question nucléaire n'est pas une question secondaire. C'est la question principale. C'est notre dépendance, notre addiction ou plutôt celle de la quasi-totalité de nos responsables politiques à l'électricité nucléaire, qui explique notre retard colossal en matière de maîtrise de l'énergie et notre extrême faiblesse en matière de développement de véritables filières d'énergies renouvelables. L'industrie nucléaire et ses amis puissants et nombreux n'ont eu de cesse depuis 20 ans que de favoriser le chauffage électrique qui est l'antithèse exacte de l'efficacité énergétique, de rendre ubuesque le développement de l'éolien terrestre, et de détruire la filière solaire. Maintenir le même objectif de la toute-puissance du nucléaire conduira au même résultat, même si on peut espérer que les investissements dans l'isolation thermique des bâtiments produiront quelques effets.

Mais c'est une révolution dont on a besoin qui implique la réduction massive de la part du nucléaire dans le bouquet énergétique, solution qu'à l'évidence ni le gouvernement ni le Parlement n'envisagent.

Heureusement, les initiatives citoyennes se multiplient sur le territoire et la nouvelle ligne Maginot tracée entre la France et l'Allemagne en ce qui concerne la production énergétique voit s'ouvrir régulièrement de nouvelles failles ; par exemple, la première coopération énergétique autour d'un projet photovoltaïque sur un ancien site industriel de Colmar sur financement 100% citoyen dans le cadre du réseau énergie partagé. Espérons a minima que la loi sur la transition énergétique, à défaut de procéder à cette révolution, ne sera pas l'occasion de bloquer les initiatives indispensables pour nous sortir d'une impasse suicidaire dans laquelle nous sommes engagés.

 

Source : Huffington Post

http://www.huffingtonpost.fr/corinne-lepage/le-nucleaire-nest-pas-un--detail-loi-transition-energetique_b_6747484.html

 

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Le 49-3 et la dégénérescence des partis politiques

23 Février 2015, 09:26am

Publié par Corinne Lepage

 

POLITIQUE - Le recours pour voter la loi Macron à l'article 49 -3 n'est évidemment pas le scandale que la droite comme la gauche ont essayé de vendre. Ces dispositions existent dans la Constitution et, si on considère comme scandaleux qu'elles puissent être utilisées, la meilleure solution consisterait alors à les faire disparaître. La droite qui est l'héritière des rédacteurs de la Constitution de 1958 n'a pas semble-t-il évoqué une telle solution et est donc particulièrement mal placée pour en contester l'utilisation.

Mais évidemment, l'essentiel n'est pas là. Il est dans ce qu'il traduit de la dégénérescence de nos partis politiques. Bien sûr, ce constat concerne tout d'abord le parti socialiste. Ce sont les frondeurs qui sont à l'origine du refus de voter une loi dont chaque article avait pourtant trouvé une majorité et donc de l'obligation de recourir à l'article 49-3. Mais, on peut parfaitement comprendre que des députés de gauche refusent l'orientation sociale libérale ou social-démocrate du président de la république et du gouvernement. Sauf qu'ils ne devraient plus être au parti socialiste dont l'orientation actuelle ne leur convient pas. Sauf qu'ils y restent -ce qui s'est traduit par le refus de voter la motion de censure- parce que quitter le PS signifierait perdre leurs sièges en 2017 du fait d'une absence d'investiture et très certainement d'une absence d'accord avec le parti socialiste pour qu'aucun candidat ne soit présenté contre chacun d'entre eux. Cela signifie donc aujourd'hui que la présence dans un parti politique est justifiée bien davantage par des soucis d'investiture et de carrière personnelle que de projet politique partagé.

Mais la situation n'est évidemment pas plus brillante à l'UMP et à l'UDI. En effet, les mesures proposées par la loi Macron, sortent directement du rapport Attali remis à Nicolas Sarkozy en 2007 et, sur le plan idéologique, rien ne s'opposait à ce que cette loi soit votée même si elle n'allait pas aussi loin que les députés de l'UMP et de l'UDI l'auraient souhaité. Pourtant, alors que de leur point de vue, l'intérêt économique de la France justifiait que ces mêmes mesures même modestes soient prises, l'UMP, hormis quelques députés, et les deux tiers de l'UDI ont refusé de voter cette loi pour des raisons purement politiciennes : mettre en difficulté le gouvernement. Peu importe que ces mesures, sur leur propre proposition, soient en capacité de créer des emplois, même en petit nombre, et de créer de la valeur même de manière insuffisante. Non l'objectif n'était pas l'intérêt des Français mais celui de leur petite soupe comme aurait dit le général De Gaulle. Quant à l'UDI, prétendument indépendante de l'UMP, les discussions sur les alliances pour les élections départementales et régionales à venir étaient bien entendu beaucoup plus importantes que les idées qu'elle pouvait défendre et qui se retrouvaient pour partie dans le projet de loi Macron.

En définitive, ces logiques de la partitocratie aboutissent à cette absurdité que la droite vote contre un projet qui s'inscrit dans sa logique et la gauche de la gauche, verts compris -mis à part cinq députés du front de gauche- vote en définitif pour un texte qu'elle combat.
Et pendant ce temps, la société civile s'active, innove, cherche des solutions concrètes pour en sortir. Jusqu'à quand ces pratiques d'un autre âge conduiront-elles la classe politique à privilégier ses intérêts de boutique sur l'intérêt de nos concitoyens? Il est plus que temps de passer à autre chose et de permettre à la société civile de reprendre en main son destin.

 

Source : Huffington Post

http://www.huffingtonpost.fr/corinne-lepage/loi-macron-49-3-partis-politiques_b_6731614.html

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La (pas si) courte échelle à Marine Le Pen et son orchestre

16 Février 2015, 11:20am

Publié par Stéphane Gemmani

Stéphane Gemmani President/Fondateur du Samu Social de Grenoble

Stéphane Gemmani President/Fondateur du Samu Social de Grenoble

Pourquoi je ne suis plus candidat aux élections départementales en Isère

C'était il y a un peu plus d'un mois. Une centaine de milliers de Grenoblois, des millions de Françaises et de Français choisissaient simultanément de battre le pavé.

Après ces événements de janvier et la législative dans le Doubs, on pouvait s'attendre à ce que ce réveil des consciences soit porteur d'une formidable énergie pour bouger les lignes, pour revoir les fractures et les frontières. Le temps était enfin venu de sortir de la particratie et de permettre au système politique de se transformer comme était en train de le faire notre société. Il n'en était rien, et malheureusement, cet esprit s'est évaporé encore plus vite qu'il n'était apparu. Cette sensation de se retrouver au sein d'une famille, que l'on ne rencontre qu'aux obsèques, famille à qui l'on promet de se revoir au-delà de ces moments tragiques, "parce que quand même, c'est idiot de ne se voir que dans ces occasions". Et une fois les corps inhumés, d'en oublier jusqu'à l'évocation de ces promesses...

Alors que nos partis respectifs cultivaient des contacts positifs dans la dynamique d'une "alliance progressiste" que nos concitoyens appellent de leurs vœux plus que jamais, Jean-Christophe Cambadélis, Christophe Borgel et sûrement bien d'autres avaient convenu avec Corinne Lepage et Jean-Luc Bennahmias des associations dans ce sens.

Le PS de l'Isère, mais très certainement d'autres fédérations aussi, temporairement ragaillardi par un regain de la cote de popularité de notre Président et par la victoire dans le Doubs, a choisi de tourner le dos a un centre-gauche, en rétro-pédalant, en oubliant engagements et déclarations. Et pendant ce temps, le Parti socialiste de l'Isère continue inexorablement son processus de décomposition, l'aggravant étape après étape. La répartition des places n'est plus gérée que par des clans, et non plus par sa direction fédérale, ni même par des courants porteurs d'une vitalité politique. Le souffle court des conseillers de l'élitisme local, du personnel politique métropolitain, des attachés parlementaires de tout poil et des apparatchiks ont eu raison de cet espoir.

Elles et ils sont prêts à tout pour y arriver, y compris à des alliances vides de sens avec certains auxquels ils se sont opposés lors des dernières élections municipales, combattant des projets emblématiques de l'actuelle majorité départementale et qui ont, de fait, cessé d'appartenir à la majorité présidentielle. De plus, l'étroitesse d'esprit de cette caste auto-désignée ne trouve pas en face "les audacieux" disant vouloir défendre "cette autre voie".

Alors, elles et ils continuent et se répartissent les postes, au risque de justifier l'image que seuls ces alimentaires de la politique ont droit au chapitre. Certains passent leur temps et leur énergie en stratégies politiciennes. Les politicards parlent aux politicards. Elles et ils ne parlent pas aux Grenoblois, ni aux Français de façon plus large. Il ne faut dès lors pas s'étonner que les vrais sujets collectifs échappent aux politiques traditionnels.

Certes, je ne suis pas socialiste. Et donc cette gauche élitiste, impérialiste et népotique, je ne l'ai pas reçue en héritage.

Alors, arriverons-nous à faire véritablement de la politique, à répondre aux préoccupations du quotidien et aux problèmes que nos concitoyens rencontrent dans leur vie? Je travaille, non sans peine, à croire encore en la politique. On s'y engage parce qu'on croit dans le plus profond de son être que c'est une manière noble de servir. On ne s'y lance pas à la légère. Contrairement à d'autres, je n'avais, dans ces élections, que l'ambition du cœur. J'aurais aimé participer aux débats que permettent les campagnes électorales, voire à un mandat départemental, cela m'aurait permis de pérenniser la mission qui est la mienne auprès des plus défavorisés depuis plus de 25 années sur Grenoble et son agglomération, en ayant créé, en octobre 1990, le Vinci, qui est devenu depuis le Samu social de Grenoble. Ceci semble ne pas peser bien lourd face à l'ambition tout court.

Aujourd'hui, l'urgence est de savoir comment nous allons éviter "le pire". Ceux qui pérorent sur la magnificence du "vivre-ensemble" déchanteront rapidement, mais ils pourront toujours se raccrocher aux branches de l'arbre nu de "l'esprit du 11 janvier" pour amortir leur dégringolade. La reproduction de ces pratiques laisse envisager le pire pour les prochaines échéances. Cette "bien-pensance" a fait depuis des années le lit du Front national. Maintenant qu'il est bien fait, elle retape les oreillers et aère la chambre.

Mais ne vous y trompez pas. Ce n'est pas non plus dans ces pseudo-mouvements dits de "rassemblements des citoyens" que les solutions sont présentes. Elles et ils ne se reconnaissent qu'entre eux. Elles et ils se sont radicalisés à l'extrême d'une certaine mouvance dite de gauche, ont souvent fait un passage par le Parti socialiste, suffisamment longtemps pour lui vouer une haine telle qu'elles ou qu'ils souhaitent à ce parti une extinction massive et à grande échelle, digne de l'extinction Crétacé-Tertiaire.

Pire encore. Ceux qui se disent "les chevaliers blancs de la nouvelle ère politique, les pourfendeurs d'un système établi", élaborent à vitesse grand V leur propre oligarchie, avec leur propre personnel politique et leurs apparatchiks, tout en fédérant les pires de ceux qu'ils disaient combattre jusqu'à présent, les mêmes que nous citions précédemment, et qui s'arrogent tous les droits et moyens, afin de garder ce confort et ces émoluments, que la vie publique n'a eu de cesse de leur prodiguer, et dans laquelle ils n'ont fait que grandir, bien loin de toutes les préoccupations de celles et ceux qui vivent les turpitudes d'une vie normale. Donc, elles et ils ne font pas mieux. Elles et ils font bien pire encore... Elles et ils doublent cette caste parasite en la parant de pseudo-leurres cosmétiques dont elles et ils s'empressent d'accoler le label biaisé, défiguré et dénaturé de "Rassemblement des citoyens".

Si aucun débat de fond n'aborde ces sujets, ces préoccupations composites à l'origine de l'ascension du parti de Marine Le Pen, avec des propositions permettant de changer le cours des choses, le FN sera à brève échéance majoritaire au scrutin uninominal à deux tours. Et il n'y aura pas à être surpris, comme il sera trop tard pour s'inquiéter de voir les catégories populaires au premier rang de ce processus.

C'est pourquoi je ne veux et nous ne voulons ni les cautionner, ni les subir. Seul nous importe ce que nous croyons être l'intérêt général.

Il faut cependant savoir en tirer les conséquences et plutôt que de multiplier un peu plus le nombre de listes, de participer à la confusion, à la dissolution des voix, ainsi que le risque de faire émerger des listes d'extrémistes de tout poil, parce que nous avons sous les yeux les données du problème, parce que nous avons la faculté de parler d'autre chose, et ici, nous le faisons, c'est donc pour toutes ces raisons que nous ne ferons pas de candidature pour faire une candidature.

Parler de l'écume quand vient la marée est une chose. Mais il nous faut agir autrement, si l'on ne veut que la marée nous emporte.

 

Devenez fan

President/Fondateur du Samu Social de Grenoble, Conseiller Municipal Delegue de la ville de Grenoble à l'accessibilité de 2008 à 2014, Vice-president et porte parole de Cap 21/ Le Rassemblement Citoyen

 

Source : Huffington Post

http://www.huffingtonpost.fr/stephane-gemmani/politique-front-national-parti-socialiste-marine-le-pen_b_6686932.html

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