Parlons vrai : les 12 milliards dont personne ne parle pas…
La primaire de la gauche, après celle de la droite, est l’occasion de formuler des propositions mirobolantes souvent très coûteuses, dont les auteurs se gardent bien d’essayer de chiffrer le montant et a fortiori de déterminer les conditions de financement. Mais il est un domaine singulièrement absent du débat et qui pourtant constitue un risque financier majeur comme un axe de développement économique majeur pour la collectivité : l’énergie.
Tout d’abord, les candidats se gardent bien d’avertir les Français de la hausse inévitable du prix de l’électricité. Les rodomontades de Ségolène Royal n’y changeront rien et force est de constater que nous ne payons pas l’électricité au prix auquel nous devrions la payer. Mais surtout personne ne parle des 12 milliards d’euros de fonds publics qui viennent ou vont être en toute confidentialité transféré à la filière nucléaire exsangue : 5 milliards de recapitalisation pour Areva auxquels s’ajoutent 4 milliards d’euros versés par la caisse des dépôts à EDF pour le rachat de la moitié de RTE auxquels s’ajoutent 3 milliards de recapitalisation en 2016 sans parler de l’abandon des dividendes qui devaient revenir à l’État pour l’année 2016. Le drame est que ces sommes sont versées pour éviter le dépôt de bilan d’Aréva et pour renflouer EDF mais qu’elles ne règlent en rien la situation financière à moyen et long terme de ces entreprises et encore moins la stratégie énergétique de la France. Est-il acceptable que des sommes pareilles soient versées sans aucun débat et que les choix stratégiques qu’elles impliquent au détriment du développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétiques ne soient pas présentés aux Français ?
Le silence assourdissant des candidats à la présidentielle sur ce thème pourtant majeur qui est celui de la stratégie énergétique de la France et de l’abandon inéluctable du tout nucléaire démontre une fois encore que ceux qui se présentent comme nos champions soit ont choisi la politique de l’autruche, soit n’ont rien compris au monde tel qu’il était aujourd’hui et ont arrêté leur pendule à 1970. Dans les deux cas, pauvres de nous !!!