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Cap21 LRC Toulouse

#ParlonsVrai : Trump vs CNN: nouveau combat démocratique

12 Janvier 2017, 15:35pm

Publié par Corinne Lepage

#ParlonsVrai : Trump vs CNN: nouveau combat démocratique

La guerre ouverte entre Donald Trump et CNN est une bataille démocratique d’un nouveau genre. Certes, tout le monde connaît le poids du quatrième pouvoir aux États-Unis depuis le Watergate même si les présidents successifs n’ont guère agi pour renforcer le pouvoir médiatique.

Mais, cette guerre ouverte intervient dans un contexte radicalement nouveau pour deux raisons :

  • D’une part, dans un monde dominé par les lobbys et leur pouvoir, la question de la transparence, des conflits d’intérêts, de la corruption n’a jamais été aussi importante. Si des progrès ont pu être accomplis dans la lutte contre la fraude fiscale, les paradis fiscaux, la corruption, c’est largement grâce à l’information fournie par des lanceurs d’alerte et relayée par des journalistes dont un certain nombre se sont aujourd’hui organisés au niveau international précisément pour échanger leurs informations et être plus efficients dans l’investigation et la communication des informations ainsi relevées. Mais d’un autre côté, les journaux d’information continue et les difficultés existentielles de la presse écrite comme le développement des réseaux sociaux et les nouveaux modes d’information et de désinformation qu’ils génèrent, font que communication, information, désinformation et « peoplelisation » se concurrencent pour fournir des éléments factuels souvent invérifiables et qui permettent tout sauf la réflexion. Le nombre de journalistes expérimentés se restreint comme une peau de chagrin cependant que la parole est donnée à de jeunes relégués à des fonctions de présentation de faits divers très éloignée d’une information digne de ce nom. La récente affaire de I télé témoigne de la crise que traverse l’essentiel du monde journalistique. Entre les deux, les journalistes politiques accusés aujourd’hui de confondre souvent leurs souhaits avec la réalité et auxquels les personnalités politiques hésitent de moins en moins à s’affronter, après, avoir durant des années ,par souci de notoriété, montré une soumission parfois coupable.
  • D’autre part, la montée du populisme qui fait de la mise en cause des médias un cheval de bataille permanent alors même que ces populistes auraient été dans l’incapacité de faire les progrès qui ont été les leurs sans les médias. Ainsi, en France, les représentants du Front National ont été en 2015 les premiers invités de toutes les matinales politiques.

La nouveauté du combat engagé entre Donald Trump et CNN s’inscrit dans ce contexte qui oppose un président démocratiquement élu (même s’il a obtenu 3 millions de voix de moins que sa concurrente) à une presse qui défend les valeurs de transparence, de probité et de démocratie. Ces deux approches de la démocratie qui aujourd’hui s’affrontent, présagent peut-être de combats futurs entre des populistes démocratiquement élus et une presse devenant le rempart des valeurs démocratiques qui seraient bafouées. Ce type d’opposition connaît des précédents historiques qui se sont très mal terminés pour les journalistes.

La nouveauté contemporaine est la présence des réseaux sociaux, les relais internationaux entre journalistes et un fort attrait de l’opinion publique pour ces sujets. Gageons que cette bataille au sommet est peut-être la première du genre ; elle n’est certainement pas la dernière et redonne au quatrième pouvoir un rôle que certains semblaient avoir oublié.

 

 

Vous connaissez mes engagements politiques, mais ma vie ne se limite pas à de la politique politicienne. Avocate, j’ai plaidé dans de nombreuses affaires liées à la défense de notre environnement. A travers de nombreux ouvrages j’ai décrypté le monde tel qu’il est et proposé des solutions pour améliorer certes notre environnement, mais aussi les conditions de vie de ceux qui le peuplent, de tous ceux qui espèrent mieux y vivre, de vous, de moi, de nous citoyens.

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#ParlonsVrai : Liberté religieuse versus démocratie

11 Janvier 2017, 14:15pm

Publié par Corinne Lepage

La Création d'Adam est l'une des neuf fresques inspirées du livre de la Genèse, peintes par Michel-Ange sur la partie centrale de la voûte de la chapelle Sixtine, dans la cité du Vatican.

La Création d'Adam est l'une des neuf fresques inspirées du livre de la Genèse, peintes par Michel-Ange sur la partie centrale de la voûte de la chapelle Sixtine, dans la cité du Vatican.

La question de la liberté pour les ennemis de la liberté est, si ce n’est vieille comme le monde, tout au moins multiséculaire.

La Cour Européenne des Droits de l’Homme vient une nouvelle fois de rappeler les limites de la liberté de ceux qui agissent contre la liberté. On sait en effet que la progression de l’islamisme radical passe très souvent par l’invocation de la liberté de ceux qui s’en revendiquent. Et, le sujet central est évidemment celui de la liberté des femmes d’obéir à des règles qui sont celles de leur asservissement. La Cour Européenne des Droits de l’Homme vient d’apporter un certain nombre de précisions qui sont les bienvenues.

Deux requérants d’origine turque avaient saisi la Cour européenne de recours contre le caractère obligatoire de cours de natation mixte dans le cadre de la scolarité de leur fille et du refus de l’administration de leur accorder une dispense. La Cour Européenne a rejeté ce recours en précisant que si effectivement, la décision des autorités constituait bien une ingérence dans la liberté religieuse, celle-ci était prévue par la loi, de manière à protéger les élèves étrangers contre l’exclusion sociale. La Cour a rappelé la liberté considérable dont les États jouissent dans leur marge d’appréciation des questions relatives aux rapports entre les États et la religion et ce en particulier dans le domaine de l’éducation. La Cour a rappelé que « en s’abstenant de poursuivre tout but d’endoctrinement, les États sont libres d’aménager leur programme selon leurs besoins et leurs traditions ». Appliquant un rapport coût /avantage entre les intérêts en jeu, la Cour a souligné que « eu égard à l’importance de l’enseignement obligatoire pour le développement des enfants, l’octroi de dispense pour certains ne se justifie que de manière très exceptionnelle dans des conditions bien définies et dans le respect de l’égalité de traitement de tous les groupes religieux …. L’intérêt des enfants à une scolarisation complète, permettant une intégration sociale réussie selon les mœurs et coutumes locales priment sur le souhait des parents de voir leur fille exemptée de cours de natation mixte » (source BQ 11/1/2017).

Cette décision renforce la position des Etats qui refusent de voir les prescriptions de la charia en particulier en ce qui concerne les femmes, pouvoir se développer librement au motif que la liberté individuelle l’emporterait sur les autres droits et en particulier l’égalité et le respect de la démocratie. La primauté donnée à l’intégration réussie sur la base des mœurs et coutumes locales, sur une liberté religieuse qui serait en contradiction, est une affirmation forte de la hiérarchie des normes et de leur sens.

Cet arrêt rejoint du reste une décision déjà ancienne, rendue au début du siècle à propos du PKK qui à l’époque était réprimé par les autorités turques ; cette décision rappelait que le premier devoir d’une démocratie était de se défendre contre ceux qui voulaient sa destruction.

Il n’est pas inutile de le rappeler à un moment où la confusion semble régner dans beaucoup d’esprits et où la démocratie paraît à bien des égards fragilisée.

 

Corinne Lepage

Vous connaissez mes engagements politiques, mais ma vie ne se limite pas à de la politique politicienne. Avocate, j’ai plaidé dans de nombreuses affaires liées à la défense de notre environnement. A travers de nombreux ouvrages j’ai décrypté le monde tel qu’il est et proposé des solutions pour améliorer certes notre environnement, mais aussi les conditions de vie de ceux qui le peuplent, de tous ceux qui espèrent mieux y vivre, de vous, de moi, de nous citoyens.

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#ParlonsVrai : Et si on mangeait sain (même à la FNSEA) ?

10 Janvier 2017, 20:14pm

Publié par Corinne Lepage

#ParlonsVrai : Et si on mangeait sain (même à la FNSEA) ?

Nous avons tous pu constater le développement des rayons bio dans les grandes surfaces et la présence de plus en plus solide de magasins bio dans les marchés. Certaines grandes enseignes ont banni depuis longtemps dans leur gamme distributeur les OGM ou certains produits controversés. Aujourd’hui, certaines s’engagent à supprimer le glyphosate, les sels d’aluminium, l’aspartame l’huile de palme etc…

On ne peut que s’en réjouir à double titre : d’une part, c’est évidemment une bonne nouvelle pour les consommateurs qui vont pouvoir acheter des produits de consommation courante sans être contaminé par des perturbateurs endocriniens, des pesticides et autres produits chimiques dont les conséquences sur la santé humaine apparaissent de plus en plus probantes.

C’est une bonne nouvelle aussi pour les agriculteurs, tout au moins ceux qui sont convaincus qu’il faut se passer des phytosanitaires le plus possible mais qui ne peuvent pas toujours le faire pour des raisons économiques. Des engagements de la grande distribution peuvent leur permettre de faire le pas et de transformer leurs exploitations pour se passer de ces produits pesticides en gagnant à terme mieux leur vie.

Mais visiblement, ce progrès évident pour les consommateurs, pour la santé des agriculteurs (qui sont les premiers concernés par la toxicité des pesticides) et pour l’environnement n’est pas du goût de la FNSEA.

Ainsi, la publicité d’une grande enseigne en faveur de l’abandon de 90 substances controversées est-elle relayée sur Twitter par des responsables de la FNSEA sous la forme suivante : « Chers consommateurs sensés, je vous en conjure, boycottez cette enseigne qui nourrit des peurs véhiculées par les hystériques ». Quand on sait que la contestation du glyphosate par exemple émane de l’OMS et plus précisément du centre international de recherche sur le cancer qu’il a classé comme cancérigène probable, on peut mesurer effectivement le degré d’hystérie de ceux qui réclament de manger sain !

La vraie question est celle de savoir pourquoi certains responsables de la FNSEA s’érigent en défenseurs de produits toxiques dont eux-mêmes et leurs familles sont les premières victimes. Est-ce parce que les coopératives défendent aujourd’hui davantage l’intérêt des producteurs de phytosanitaires qu’elles distribuent que l’intérêt des coopérateurs ? Est-ce parce que les grands céréaliers sont les grands décideurs et qui n’imaginent pas d’autres modèles possibles ? Est-ce une question culturelle et une forme de détestation de tout ce et tous ceux qui remettent en cause le modèle d’une agriculture addict aux pesticides et qui refuse de voir les ravages qu’elle cause à la terre, aux ressources naturelles, à la faune et à la flore comme aux humains ?

La bonne nouvelle, c’est que la grande distribution ou tout au moins une partie d’entre elle change visiblement son fusil d’épaule et va permettre à tout le monde agricole qui souhaite le changement de pouvoir y procéder. La transition agricole est tout autant inéluctable que la transition énergétique.

 

Vous connaissez mes engagements politiques, mais ma vie ne se limite pas à de la politique politicienne. Avocate, j’ai plaidé dans de nombreuses affaires liées à la défense de notre environnement. A travers de nombreux ouvrages j’ai décrypté le monde tel qu’il est et proposé des solutions pour améliorer certes notre environnement, mais aussi les conditions de vie de ceux qui le peuplent, de tous ceux qui espèrent mieux y vivre, de vous, de moi, de nous citoyens.

 

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#ParlonsVrai : vous avez dit prévention sanitaire ?

9 Janvier 2017, 14:41pm

Publié par Corinne Lepage

#ParlonsVrai : vous avez dit prévention sanitaire ?

Il semblerait que quelques candidats à la présidentielle commencent à s’intéresser à la question de la prévention en matière de santé. Ils ont raison.

Nous avons en France un ministère de la maladie, mais pas de la santé et ne dépensons quasiment rien en matière de prévention. Mais quand on parle de prévention, de quoi parle-t-on ? Du dépistage ? Il est indispensable, mais ce n’est pas la prévention puisqu’ il n’influe pas sur l’existence ou non de la maladie. Des vaccins ? Ils font partie de la prévention à la condition bien sûr qu’ils soient nécessaires et non toxiques. Or, il y a des précédents malheureux ne serait-ce que le vaccin contre la grippe H1N1 qui nous a coûté 1 milliard et était parfaitement inutile. De l’alcool et du tabac ? Certes, ils créent de nombreuses maladies et sont à l’origine de nombreux décès et probablement beaucoup moins que les produits chimiques qui ont envahi notre environnement.

La prévention est en réalité un sujet infiniment plus large et c’est la raison pour laquelle elle est maltraitée et mal traitée. La véritable prévention consiste en la lutte contre la pollution chimique qui est en réalité la conséquence de notre modèle de développement. De l’automobile et plus précisément du diesel aux pesticides utilisés dans l’agriculture, des perturbateurs endocriniens présents dans toutes les étapes de notre vie aux cocktails toxiques auxquels nous sommes exposés, c’est la totalité de nos modes de production qui doivent être repensés. Or, comme jusqu’à présent les coûts ont été collectifs ou en tout cas extérieurs à ceux qui les causaient, alors que les bénéfices ont été pour les entreprises incriminées, il n’y avait aucune chance que quoi que ce soit change.

Mais, nous sommes arrivés à un stade si préoccupant que la responsabilité pénale des uns et des autres commence à être envisagée et que les conséquences humaines et financières deviennent insupportables. Et, l’argument majeur, massu, de tous ceux qui ont intérêt à ce que rien ne change est lui-même remis en cause : la durée de vie et en particulier la durée de vie en bonne santé ne progresse plus. De surcroît, les études qui établissent la dangerosité et la toxicité des produits, malgré tous les efforts faits les empêcher et nuire à leurs auteurs, s’accumulent. L’une d’elles est particulièrement intéressante ; une spécialiste mondiale de l’ endocrinologie, Barbara Demeneix, a démontré que les perturbateurs endocriniens altéraient les potentialités du cerveau. Pour les jeunes générations, non seulement leur espérance de vie n’augmente plus mais de surcroît leurs facultés intellectuelles pourraient diminuer.

Dès lors, parler d’innovation, d’économie compétitive, de société de l’intelligence devrait commencer par proposer une véritable politique de prévention pour faire disparaître de notre univers ,les produits toxiques qui, à terme, pourrait bien menacer l’humanité elle-même.

 

Vous connaissez mes engagements politiques, mais ma vie ne se limite pas à de la politique politicienne. Avocate, j’ai plaidé dans de nombreuses affaires liées à la défense de notre environnement. A travers de nombreux ouvrages j’ai décrypté le monde tel qu’il est et proposé des solutions pour améliorer certes notre environnement, mais aussi les conditions de vie de ceux qui le peuplent, de tous ceux qui espèrent mieux y vivre, de vous, de moi, de nous citoyens.

 

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Pour une déclaration universelle des droits de l'humanité

7 Janvier 2017, 16:42pm

Publié par TV5 Monde

Corinne Lepage invitée de TV5 monde

Corinne Lepage invitée de TV5 monde

Ajoutée le 5 janv. 2017

Entretien avec Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, présidente de CAP21
A l’initiative de Corinne Lepage, un groupe d’experts et d’humanistes s’est réuni pour rédiger une Déclaration universelle des droits de l’humanité dans le sillage de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. L’ancienne ministre de l’Environnement explique la démarche. 
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