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Cap21 LRC Toulouse

Corinne Lepage : des villes moyennes aux élections européennes

25 Mars 2013, 20:15pm

Publié par Journaliste sans papiers

Elisabeth Belaubre, adjointe au maire de Toulouse, a quitté les rangs d'Europe Ecologie pour rejoindre les rangs de la nouvelle "coopérative" lancée par Corinne Lepage

Elisabeth Belaubre, adjointe au maire de Toulouse, a quitté les rangs d'Europe Ecologie pour rejoindre les rangs de la nouvelle "coopérative" lancée par Corinne Lepage

Elle se présente comme le chaînon manquant entre François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit. Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement d'Alain Juppé, élue député européen en 2009 sous les couleurs centristes du Modem, cultive son positionnement d'électron libre. La présidente de Cap21, parti conçu comme une alternative aux Verts alliés au PS, s'apprête à fusionner sa petite formation dans un mouvement politique plus large, à mi-chemin entre le Modem et Europe Ecologie. Présenté dimanche 24 mars sur la scène de la Cartoucherie de Vincennes, son « Rassemblement citoyen » a réuni des personnalités aussi diverses que Serge Orru, ancien président du WWF-France, Fadela Amara, l'égérie des quartiers devenue ministre d'ouverture de Nicolas Sarkozy ou Jean-Baptiste de Foucauld, énarque estampillé « catho de gauche » et ancien collaborateur de Jacques Delors.

ancienne Verte et nouvelle convertie

« C'est l'idée de Cohn-Bendit », reconnaît sans ambages Corinne Lepage. L'ancienne ministre de l'Environnement d'Alain Juppé se réfère d'autant plus volontiers à l'ancien leader étudiant de mai 68 que « Dany le Rouge » se dit aujourd'hui déçu de ses amis Verts, accusés d'avoir repris les commandes et fermé les écoutilles d'un parti ouvert à tous les vents lors du lancement d'Europe Ecologie. De passage à Toulouse avant le lancement officiel de son nouveau mouvement à Paris, elle a pu concrétiser ce positionnement en s'affichant publiquement aux cotés d'une élue écolo déçue de l'évolution du parti de Cécile Duflot. « Je ne reconnais plus les fondamentaux des Verts dans Europe-Ecologie », dit Elisabeth Belaubre, adjointe au maire. L'élue de la majorité municipale (PS-PRG-PC-EELV) avait discrètement quitté son parti il y a quelques mois déjà. Elle a choisi la visite de Corinne Lepage pour faire son « outing » politique.

Ce ralliement individuel est surtout symbolique. Corinne Lepage espère bien rallier à sa cause d'autres électeurs ou sympathisants d'Europe Ecologie, perdus dans la nature depuis l'échec de la candidature d'Eva Joly à la dernière élection présidentielle. Mais elle ne veut surtout pas se contenter de créer un nouveau parti écologiste. « Nous avons aussi des radicaux qui nous rejoignent, ou le parti pour le vote blanc » affirme l'ancienne ministre. Lors d'une précédente visite dans la « ville rose » en 2011, la présidente de Cap 21 qui ambitionnait encore de se présenter à l'élection présidentielle pour barrer la route à Nicolas Sarkozy s'était affichée aux cotés du sénateur Jean-Pierre Plancade, ancien socialiste passé au PRG de Jean-Michel Baylet, et de l'ancien maire (UDF) de Muret.

innovations technologiques et parité « civile »

Au-delà de l'asile politique accordée à quelques élus transfuges ou transcourants, Corinne Lepage entend ouvrir largement sa coopérative aux électeurs de tout bord. Elle en fait même son principal argument, promettant une stricte parité entre élu(e)s et militant(e)s politiques de tous horizons et « société civile ». Là où la loi cherche désormais à imposer 50% de femmes dans les assemblées, l'unique rescapée des douze « Juppettes » de 1995 veut aujourd'hui réserver 50% des places de son nouveau mouvement politique à des citoyen(ne)s non-encarté(e)s. « Il faut que la politique et la société arrêtent de se regarder en chiens de faïence », plaide l'avocate spécialisée dans le droit de l'Environnement.

A Toulouse, elle confie compter sur ces « ingénieurs qui font la force de la France » pour inventer les solutions innovantes de la « troisième révolution industrielle » qu'elle appelle de ses vœux. Engagée contre le nucléaire ou les OGM, Corinne Lepage se garde d'apparaître comme hostile aux technologies. Adepte d'une « écologie positive », elle entend mettre en avant les initiatives locales réussies comme autant de « succes-stories » opposées au poids des grands groupes de pression industriels cotoyés au quotidien entre Bruxelles et Strasbourg. Elle dénonce « l'alliance du conservatisme et des lobbies en Europe ».

l'inconnue des prochains scrutins

Avec quelle traduction électorale lors des prochains scrutins dès 2014 ? Alors que Marielle de Sarnez, dernière fidèle de François Bayrou, vient à son tour de se lancer dans la bataille des élections municipales à Paris, Corinne Lepage demeure muette sur ses intentions. « C'est prématuré », répond-elle quand la question lui est posée. A peine saura-t-on que l'ancienne ministre de l'Environnement n'envisage en aucun cas de voter pour NKM, qui emprunte la même trajectoire qu'elle avait initié en se positionnant comme une alternative aux écologistes de gauche. « J'ai un problème avec l'UMP » confie l'ancienne ministre qui se positionne « au centre gauche ». Elle n'est guère plus tendre pour l'UDI de Jean-Louis Borloo, « qui a voté avec l'UMP il y a quinze jours contre l'étiquettage de la viande » au Parlement européen.

La perspective de voir des listes sous le nouveau label du « rassemblement citoyen » aux prochaines élections municipales à Paris, Toulouse ou d'autres grandes villes emblématiques n'est guère probable. « Notre concept de coopérative est plus opérationnel pour des petites villes », dit Corinne Lepage. Elle qui fut adjointe chargée de l'environnement au maire de la petite station balnéaire normande de Cabourg n'est guère plus disserte sur un nouveau mandat de député européen. Elue de justesse (8,67%) en 2009 dans la même circonscription que Marine Le Pen, elle regrette aujourd'hui le maintien des circonscriptions régionales pour le prochain scrutin. « L'argument du maintien d'un rapport de proximité avec les électeurs est totalement bidon. Le PS a simplement eu peur pour ses élus », dénonce Corinne Lepage.

Source :

http://thepot.blog.lemonde.fr/tag/elisabeth-belaubre/

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